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Les origines de l'Institut                
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[En construction]

 

Les origines de l'Institut Saint-Denis

En 1927, la Confrérie universelle Saint-Photius fut fondée par de jeunes orthodoxes émigrés de Russie (c'est-à-dire par les trois frères Kovalevsky et cinq autres jeunes dont Vladimir Lossky) pour travailler à l’indépendance et à l'universalisme de l’Orthodoxie sur l'idée de base de l’intransigeance dans les dogmes orthodoxes - lumière du monde - et de la relativité dans tous les autres domaines. Cette Confrérie se pose la question de la constitution d'une École universelle qui mette le problème de l'Église au-dessus des problèmes du monde. Elle prépara sur cette donnée des programmes relatifs aux disciplines historiques, liturgiques et dogmatiques.

En 1936, l’exigence de cette question s'accentua lors de la naissance de l'Orthodoxie occidentale, rendant nécessaire la création d'une faculté de Théologie de langue française.

En 1939, la Confrérie Saint-Photius crée un centre missionnaire sous le patronage de saint Irénée, béni par le Patriarche Serge de Moscou pour l'élaboration de l’Église orthodoxe occidentale. La question d'une école de formation théologique devient urgente.

En 1944, avec l'aide du Comité Saint-Irénée et la collaboration d'un groupe d'intellectuels français (dont Gabriel Marcel et Gérard Cordonnier)*, le désir de la Confrérie prend corps sous forme d'une Faculté de Théologie orthodoxe de langue française placée sous le patronage de saint Denys l'Aréopagite. Cette faculté-école prend le nom d’Institut Saint-Denys. Les fondateurs étudiaient à l'époque, sous la direction du Père Evgraf Kovalevsky, l’enseignement des Pères de l’Église et particulièrement de saint Denys. Grâce à ces intellectuels, au génie constructeur et éducateur du Père Evgraph, aux travaux de la Confrérie Saint-Photius et à l'approbation du Patriarche Serge de Moscou, l’Institut fut créé sur la base des meilleures traditions des Écoles de Théologie orthodoxes. L'Académie de Paris le reconnut et l'enregistra le 9 mars 1945.

Les conditionnements

Les conditionnements de cette naissance furent les suivants :

1944-1945 était l’époque où l’émigration russe comprit (après la guerre) combien tout espoir de rentrer massivement dans la patrie devait être abandonné, ce qui lui imposait l’installation définitive en Occident, avec toutes ses conséquences. L'Institut Saint-Serge existait déjà depuis un quart de siècle. Il fut alors immédiatement envisagé de réunir les deux Instituts, et le Métropolite Euloge bénit cette initiative. Mais la tentative échoua faute de professeurs et de moyens matériels, d'une part, et surtout à cause du rejet de ce projet par l’Institut Saint-Serge, bien que de jeunes professeurs de cet Institut (Schmemann, Andronikoff) aient accepté de professer (en 1945-1946) à l’Institut Saint-Denys. Ces professeurs se retirèrent d'ailleurs rapidement à cause du climat qui régnait à l’époque dans l’émigration russe à l’encontre du Patriarcat de Moscou.

L'Institut Saint-Serge a pour caractéristique de continuer la culture russe, de synthétiser la piété russe, d'être filiale de la célèbre Laure de la Trinité près de Moscou et de son Académie, et de porter la pensée religieuse russe depuis Khomiakov jusqu'à Serge Boulgakoff. Telle est la force vitale de son existence. Mais l’Institut Saint-Denis est né sous d'autres cieux. Il n'est plus une initiative d'émigrés seuls, mais une réalisation de Français attirés par l’Orthodoxie et par son témoignage. Profondément orthodoxe sur le plan culturel, l’Institut Saint-Denys est plus intimement lié aux milieux universitaires français (Sorbonne, en particulier) et à la problématique occidentale qu'à l’Académie de Théologie et à la pensée russes. Cette dernière l’intéresse en tant qu'elle a des résonances parmi les Occidentaux. Le regard de l’Institut Saint-Denys n'est pas tourné vers le passé glorieux de la sainte Russie, ni même vers l’Orient, mais vers l’Occident.

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Extraits de la "Divine Contradiction" tome II

 

De grands hiérarques orthodoxes l'applaudissent (L'ouverture de l'Institut de théologie Paris-Saint-Denis) :

 

Alexandre III, Patriarche d'Antioche :

 

«La création de l'institut Saint-Denys et de l'Eglise de France est pour nous une des plus grandes joies après l'époque d'épreuves. Loin géographiquement, nous formons la même famille orthodoxe. »

 

Le Professeur Alevisatos :

 

« Vous réalisez actuellement la formation d'une Ecole de théologie orthodoxe occidentale, ce que je souhaitais au Congrès des Théologiens, il y a bientôt dix ans. »

 

De Constantinople :

 

«Sa B. Mgr Damase ayant étudié votre dossier, m'a chargé de vous remettre qu'il considère votre œuvre, l'Orthodoxie Occidentale et l'Institut Français, d'une valeur primordiale. Il va transmettre votre dossier à Sa Très Sainteté Maxime. »

 

Enfin de Moscou, l'intègre et douloureux Métropolite Grégoire (il a perdu quatre fils à la guerre) lui répond :

 

«Je suis chargé moi-même de l'organisation de l'enseignement théologique en Russie. J'ai connu toutes les difficultés : les vôtres que vous m'exposez, ne sont pas, selon moi, aussi insurmontables. Le Patriarche de Moscou considère l'œuvre de l'Institut Saint-Denys et votre mission française comme une chose essentielle en Europe ».

 

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(...) "Il (P. Eugraph Kovalevsky) s'adresse au Père Alexandre Schmemann et au Prince Constantin Andronikoff, brillants théologiens de l'Institut russe Saint-Serge pour s'assurer leur concours. Ils acceptent et viennent donner des cours, 6, rue Saint-Louis en l'Isle. Le premier parle de l'Histoire de l'Eglise de Byzance, le deuxième de la Théologie liturgique. L'année d'après, avant l'ouverture des cours en 1945-1946, ils sont rappelés à l'ordre par leurs aînés et suspendent leurs conférences. Le Père Schmemann écrit au Père Eugraph « A mon vif regret, je suis obligé de décliner votre si aimable proposition et qui me faisait honneur, de donner des cours à l'Institut Saint-Denys. A l'Institut de Théologie (Saint-Serge) ce projet a rencontré un refus catégorique qui ne me laisse aucune alternative".

 

 

 

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Dernière modification : 18 juin 2007